Infection by Inconnu(e)

Auteur:Inconnu(e) [Inconnu(e)]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2013-06-21T16:44:15+00:00

11 – FLASH-BACK : ANNE LEARY

C’est scandaleux ! s’exclama-t-elle dans le combiné calé contre son épaule, tandis qu’elle abaissait un morceau de pâte au rouleau à pâtisserie. Tu as appelé la police ?

Anne s’était fixé la tâche de remettre à neuf les équipements du parc pour enfants. Elle avait compris une chose : ces équipements étaient très coûteux, dans les cinq mille dollars, mais elle avait négocié dur et obtenu le meilleur prix possible : il n’était pas facile de refuser quelque chose à Anne Leary. Du coup, elle s’en sentait un peu propriétaire. Et voilà que Shana l’appelait pour lui dire qu’il y avait deux individus au comportement suspect dans le parc.

— La police ne répond pas, dit Shana.

— Nos impôts en action, fit Anne.

Elle découpa rapidement un carré d’une trentaine de centimètres de côté dans la pâte, puis manipula adroitement le couteau pour détailler des bandes d’un centimètre de large.

— Les lignes téléphoniques sont saturées, à cause de ce truc qui est arrivé dans le centre. Les gens s’entre-tuent.

Comme pendant le Hurlement. J’ai dû essayer huit fois avant de t’avoir.

Anne disposa la moitié des bandelettes sur la garniture de sa tarte, à intervalles réguliers, joignant les bouts avec le bord. Elle placerait ensuite l’autre moitié en travers, cuirait le tout et obtiendrait une parfaite tarte aux myrtilles avec des croisillons.

— Je ne comprends pas pourquoi on fait tant d’histoires. A la radio, ils disent que cela arrive partout, mais si c’est vrai, ça devrait aussi arriver ici. Et moi, je ne vois rien !

— Je ne sais pas, Anne. Ça a quand même l’air d’être dangereux dehors.

— Tu connais les médias. Ils rendent tout sensationnel. Tout ça va retomber, tu verras. On a échappé au Hurlement. On échappera à une bande de types qui cherchent à profiter de la situation en semant le trouble. Il faut seulement rester tranquille en attendant que les flics règlent le problème. Et si les flics ne s’en occupent pas, on le fera. Si les tarés viennent ici, on leur montrera qu’ils ne sont pas les bienvenus, comme la dernière fois.

— Tu dois avoir raison.

Anne leva les yeux au ciel, manquant d’exploser de rire :

— Bien sûr que j’ai raison !

Après le Hurlement, la ville était pleine de tarés : des gens perturbés par ce qu’ils avaient vu, qui erraient, choqués et pleins de colère ; d’autres, paniqués, convaincus que le monde touchait à sa fin, qui attaquaient leurs voisins ; des criminels, à la recherche de coups faciles. Ils étaient partout et, inévitablement, certains avaient échoué dans le quartier d’Anne. Les habitants, effrayés, restaient chez eux, mais Anne les avait mobilisés : ensemble, ils avaient chassé les intrus.

À ça aussi, on y échappera, pensa-t-elle. Le vrai ennemi, c’est la peur. Ils devaient seulement résister.

— Alors ? Qu’est-ce qu on va faire ?

Dans le voisinage, tout le monde connaissait Anne Leary. En cas de problème, on se tournait vers elle pour qu’elle prenne les choses en main. On ne l’appelait pas pour papoter : on attendait d’elle qu’elle fasse quelque chose.

Télécharger

Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.